Chapitre six
J’ai vu un film très touchant. La caméra fixe suit les dessins de plans de Gaza, des tentes, on aurait dit des tentes d’indien d’Amérique. Puis, la voix, celle d’une vieille femme, une des premières habitantes du camp. Elle nomme toutes les familles qui s’installent autour de leur campement de fortune. A un moment elle dessine un chemin, d’un trait frêle il coupe en deux le camp qui se couvre de carrés. Ce sont les maisons construites à l’emplacement des tentes. Elles semblent entourées d’une limite, emprisonnées dans une modernité qui se termine par un mur invasif. Une sorte de cancer de la peur qui vient diviser deux peuples, briser une cohésion, fille de l’adversité et de l’exil.
L’écriture était frêle, je le disais du tracé des plans, maladroite. Des hommes et des femmes dessinaient leur village, leur quartier.
La salle, froide, en bord de rail, qui accueillait ces images était silencieuse, captivée par la simplicité et la profondeur de ce qui se montrait.
Des mines de plomb, sur de grandes pages blanches, dessinaient l’espoir et la vitalité d’une lutte intemporelle.
Les mots, traduits ne recouvraient pas les intonations gutturales de la langue qui témoignait sans passion.
Seule, une tristesse perceptible, conférait au propos une sincérité narrative.
Il avait suffi de poser là, à côté d’un micro, un œil bienveillant, une oreille visuelle si j’ose ce néologisme.
C est super de parler. Bonne idée. Merci
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