Cycle des sept jours.
Il s’agit d’écrire tous les jours pendant sept jours d’affilé. Cycle symbolique des différents rythmes qui guident les journées, les saisons, l’apparition de l’homme, de sa naissance à sa mort. Chaque poème contiendra soit l’ensemble des cycles soit un ou deux cycles.
Jour Un.
Soleil se cache, attend
Derrière notre Terre
Joue
Hermès Lyre en main
Écarte les nuages
Ciel
Deux massives tours
S’embrasent à l’horizon
Matin
Un visage s’efface
Impression humaine
Voix
Un regard aimé
Étrange pensée
Sourire
Terreau fumant
Jardins suspendus
Radieux
Doux mystères habiles
Espaces colorés
Fétiches
Lokapãla saisit ma
Parole si je tombe
Pépée
Jour Deux.
A l’instant un mot
Fils
Échappé d’une phrase
Fils
Voile ton regard
Sombre
Fracas d’une vague
Rocher
Un conte Fanlac
Rêve
Gardien des horizons
Célestes
Drame perdu
Mort
Avec le temps
Léo
Soleil s’abîme
Feu
N’oublie pas de vivre
Écho
Papier de soie
Envol
Jour Trois.
Pauvres humains dit la vieille
Écume
Ouvre tes paupières
Matin
Brumes de montagne
Ivoire
Rouge horizon
Soleil
Majesté inquiète
Austère
Pensées vagabondes
Souffle
Jour Quatre.
Soleil lève le monde
Pluies célestes, ruissellent
Battement d’aile
Sur joue vagabonde
Philomène gambade sur les
Colline de Cales
Le dernier loup délaisse
L’espace de la bourgade
Tâtonnement, Illusion,
Ton Âme perçoit
L’ Ascension de réalité
Fuis le bouclier Ossu
Terre, Soleil, Lune, Etoiles
Firmament, Ordre des Saisons
Espace, Lieu de la Pensée
Andromède, Cassiopée
Attelé à la tâche
Distrait IL s’ennuie
Oiseaux, poissons
Océans majeurs crée
Scène du puits, Lascaux
Adam et Eve soudains, Santons divins
Marchent dans la Savane
A l’ombre des acacias
Enfin repus, l’âme conquise
Tu étends tes lumières
Infans éveillé aux rituels
D’Un avènement.
Jour Cinq.
Dieu a-t-il hésité ?
Sa main a-t-elle tremblé ?
L’humeur pluvieuse de mon âme
Invoque les anciens,
Toi Eugénie, toi Joachim, toi, alice,
Toi Philomène, toi, Denise, toi Louis-Jean, tous d’un lieu
Calès, Meyronne, Pinsac
Mamelons, vallées, a-pics irrigués
Par l’Ouysse ou la Dordogne
Au Rocher percé
Sur le chemin des broutards
Prés du Bastit
Toi, toi et toi encore
Jeannot, Yvon, Jacquie, Lulu
Tous d’une autre ère
D’une autre trempe
Taillés dans le buis
A la serpe
De la vallée ou du causse
Tous
Gardiens des abeilles
Tous
En lutte pour la Vie.
Jour Six.
Jour fuyant, obtu, Androgyne
Tu as cherché, cinq fois tu as touché
Tu souris, satisfait
Soleil se couche dans l’Océan,
Le Noroit cingle nos faces
Des galets blancs dessinent des traces d’oisiveté
Rentrer, boire une verveine brûlante.
Jour Sept.
Les parois abruptes, rugueuses, escarpées
Façonnent mon âme
Le Soleil s’est encore levé à l’Est
La pâle blancheur des fleurs du marronnier
Adoucit l’humeur sombre de l’infans
J’ai touché encore une fois
La main douce
Elle s’est éteinte sans bruit
Dans un dernier souffle
Demain je reprendrais le travail
Demain je me lèverais
Après, après …
Jean-Claude Bourdet, Mai-Juin 2019